Par Prince De Koffi
Le Bureau Exécutif National (Ben) de l’Association des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire (Aniici) a tenu sa réunion trimestrielle le samedi 21 septembre 2024 au siège de l’association à Cocody-Angré. Cette réunion qui a réuni les membres du bureau de l’Aniici avait pour objectif principal de faire le point sur les récents progrès et les défis persistants de la profession infirmière, notamment la création imminente de l’Ordre des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire.

Mise en place de l’Ordre des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire
Selon Maka Gabin, président de l’Aniici, l’Ordre des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire est un organe important qui sera un pilier essentiel pour la régulation de la profession infirmière. « Il garantira non seulement l’organisation et la discipline au sein de notre corps, mais aussi la défense des intérêts des populations. L’Ordre permettra d’encadrer la profession, en veillant à ce que seuls les infirmiers qualifiés et bien formés exercent dans le respect des normes déontologiques et éthiques. Ce sera également un outil de plaidoyer pour obtenir de meilleures conditions de travail et une reconnaissance accrue de la part des autorités publiques », a souligné le président. Et d’ajouter « je tiens à saluer les efforts de tous ceux qui ont œuvré pour la mise en place de cet Ordre. Toutefois, il reste encore des étapes à franchir, notamment la finalisation du processus de mise en place du conseil national, en cours depuis plus d’un an. Nous profitons de cette lucarne pour inviter la commission chargée de ce processus à reprendre ses activités pour qu’enfin l’ordre des infirmiers et infirmières voit effectivement le jour en Côte d’Ivoire. »
Bilan de la Profession Infirmière en Côte d’Ivoire
À cette occasion, le président de l’Aniici a indiqué que la Côte d’Ivoire compte 16 000 infirmiers répartis sur tout le territoire. Ces professionnels jouent un rôle crucial dans le système de santé ivoirien, répondant à une demande croissante de soins. Cependant, a-t-il regretté, les infirmiers font face à des défis importants, tels que le manque de reconnaissance, des conditions de travail difficiles et une insuffisance dans la formation continue. « Il est donc essentiel que nous, en tant que leaders de cette profession, continuions à œuvrer pour une meilleure valorisation du métier d’infirmier. Cela passe par des actions de sensibilisation, mais aussi par des démarches concrètes auprès des autorités compétentes », a-t-il encouragé.
Amélioration de la qualité des soins
Toujours, selon Maka Gabin, la qualité des soins est une préoccupation centrale pour les infirmiers et infirmières de Côte d’Ivoire, qui représentent près de 50 % de la main-d’œuvre du secteur de la santé. Dans ce contexte, la formation continue apparaît comme un axe majeur pour garantir des soins toujours plus professionnels, empreints d’humanisme et de compétence. Dans le cadre de l’initiative « Nursing Leadership Initiative » (Nli), financée par le Pepfar et mise en œuvre dans sept pays africains, dont la Côte d’Ivoire, une série de projets sera lancée pour renforcer les capacités des infirmiers. Au programme : une tournée nationale de sensibilisation sur l’humanisation des soins et la déontologie, 120 séances de mentorat sur site, ainsi que la création d’une plateforme de formation à distance, a ajouté le président.
Poursuivant, le président de séance a également souligné l’importance d’une réforme de la formation initiale, notamment à travers la mise à jour du statut de l’Institut National de Formation des Agents de Santé (Infas), afin de l’aligner sur les standards universitaires internationaux. Cette transformation est essentielle pour doter les infirmiers ivoiriens d’un enseignement moderne, conforme aux meilleures pratiques mondiales.
Un appel à la cohésion et à l’action
En outre, Maka Gabin a insisté sur l’importance de la cohésion au sein de la profession infirmière. « En dépit des défis, l’unité est perçue comme la clé pour surmonter les obstacles et garantir la pérennité de la profession. Chaque infirmier doit prendre conscience de sa responsabilité et s’engager pleinement dans les initiatives mises en place », a-t-il indiqué.
Des perspectives encouragées par les autorités
La réunion s’est conclue par une note de gratitude adressée au Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (Mshpcmu) pour son engagement en faveur de la réforme du système de santé en Côte d’Ivoire. « La profession infirmière reste déterminée à poursuivre les efforts pour la reconnaissance et l’amélioration des conditions de travail, avec confiance, ambition et professionnalisme », a conclu le président de l’Aniici.
Notons que cette rencontre, empreinte d’un esprit de convivialité et de collaboration, a permis de renforcer les liens entre les différents acteurs du secteur de la santé, tout en ouvrant la voie à de nouvelles perspectives pour l’amélioration des conditions de travail des infirmiers et infirmières du pays.