La Chambre Régionale des Métiers d’Abidjan Lagune-Nord, située dans la commune de Yopougon, a abrité, le mercredi 4 décembre 2024, une conférence de presse. Organisé par le Réseau des Reporters Photographes Caméramans Professionnels et Assimilés de Côte d’Ivoire (Rephocapci) et l’Association des Propriétaires de Laboratoires Photos de Côte d’Ivoire (Aplpci), cet événement avait pour objectif de dénoncer les injustices subies par les professionnels du secteur et d’interpeller les autorités compétentes sur la nécessité d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des artisans photographes et laborantins.

Les défis du secteur
Le secteur de la photographie en Côte d’Ivoire traverse une crise profonde, marquée par une série de défis majeurs. En effet, au cours de la conférence de presse, Kouassi Konnah Guy Claude, président du Rephocapci, a dénoncé la concurrence déloyale exercée par certaines administrations publiques, lesquelles offrent des services photographiques traditionnellement réservés aux professionnels indépendants. Par ailleurs, il a évoqué la prolifération de pratiques non professionnelles ainsi que l’augmentation des coûts des intrants photographiques, des facteurs qui aggravent considérablement les difficultés des photographes et laborantins. Selon lui, cette situation affecte directement la rentabilité du secteur, ce qui empêche de nombreux artisans de vivre décemment de leur métier. De surcroît, le président a pointé du doigt l’intervention de fonctionnaires dans les écoles, pratiques par lesquelles ils produisent des photos d’identité, privant ainsi les photographes indépendants d’un marché essentiel.
Appel au soutien des autorités
Face à ces multiples défis, Kouassi Konnah Guy Claude a lancé un appel aux autorités, notamment au chef de l’État et au Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique afin qu’ils interviennent de manière décisive. Dans cette optique, il a plaidé pour la mise en place de mesures concrètes visant à encadrer le secteur, réguler les pratiques et moderniser les infrastructures. Selon lui, seule une action coordonnée serait à même de sauver cette profession en péril et garantir sa pérennité. En outre, le président a exhorté à un accompagnement renforcé en termes de formation et de soutien matériel, ce qui contribuerait à redynamiser la photographie en Côte d’Ivoire. Ainsi, cet appel reflète la volonté de faire de ce métier un pilier économique et culturel du pays.

Quant à Assi Valentin Yapi, président de l’Aplpci, il a, pour sa part, souligné les difficultés spécifiques des laboratoires photos, concurrencés par les solutions informatiques. En réponse à ces défis, il a réaffirmé l’engagement des laborantins à répondre aux besoins de la société tout en invitant ses collègues à se faire recenser et à renouveler leurs cartes professionnelles dans le but de mieux organiser le secteur.

Une convention pour relancer le secteur
Par ailleurs, un autre moment fort de la conférence a été la présentation de la convention tripartite, signée il y a environ six mois entre la Chambre Nationale des Métiers de Côte d’Ivoire (Cnmci), le Rephocapci et l’Aplpci. À travers ce partenariat, l’objectif est de restructurer le secteur de la photographie et d’offrir de nouvelles opportunités aux professionnels grâce à des initiatives en matière de formation, d’équipement et de relations publiques. Ainsi, cette convention apparaît comme une lueur d’espoir pour les artisans du secteur, qui aspirent à un avenir plus prometteur.
Par Nadège Soro