La Chambre des Experts pour le Commerce et l’Industrie de l’Union Européenne (Ceeci-ue) a organisé une réunion d’une importance capitale le jeudi 20 mars 2025 dans ses locaux à Abidjan-Cocody.
Cette rencontre, inscrite dans le cadre de la prévention des conflits fonciers à Toumodi entre les opérateurs de lotissement et les propriétaires terriens de la famille Kouassi Binan, détentrice des terres de Ouaouakro et Tontonnou, s’est déroulée dans un climat convivial.
Selon Jean Armand Koffi, président de la Ceeci-ue, cette réunion a permis d’aborder les préoccupations majeures des opérateurs immobiliers, notamment les obstacles qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs activités. À ce titre, il a souligné la nécessité d’établir un climat de confiance mutuelle entre les parties prenantes et a formulé plusieurs recommandations à l’intention des promoteurs immobiliers.
« Il est impératif d’identifier clairement le successeur de Bohoussou afin d’assurer une continuité dans la gestion des terres et d’éviter toute contestation future. Il est également essentiel de procéder à une vérification rigoureuse des titres fonciers afin de s’assurer de leur authenticité et de prévenir toute tentative de fraude. En outre, l’authentification des actes doit être réalisée avec une transparence absolue, en impliquant les autorités compétentes et en respectant les procédures légales en vigueur.», a-t-il recommandé. Poursuivant, il a insisté sur l’importance de la contractualisation : « La rédaction de contrats clairs et précis est une nécessité absolue. Un contrat bien élaboré permet non seulement d’établir les droits et devoirs de chaque partie, mais aussi d’anticiper et de prévenir d’éventuels litiges. Chaque clause doit être formulée de manière explicite, sans ambiguïté, afin d’éviter toute mauvaise interprétation qui pourrait être source de conflits. » Pour conclure, l’expert a proposé la création d’un mécanisme de gestion des conflits : « Il est primordial de mettre en place une cellule spécialisée dans la gestion des conflits à l’amiable. Cette structure permettra d’engager des discussions ouvertes et constructives entre les différentes parties concernées et d’aboutir à des solutions équitables sans avoir recours à de longues procédures judiciaires. En favorisant le dialogue et la médiation, nous contribuerons à instaurer un climat de sérénité propice au développement durable. » Avant de conclure, Armand Koffi a rappelé le rôle fondamental de la Ceeci-ue dans la prévention des conflits fonciers et son engagement en faveur de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
De son côté, le chef Nanan Nanglé, représentant de la grande famille Nanglé, détentrice des terres de Toumodi, a saisi cette occasion pour retracer l’historique foncier de la région. Il a notamment révélé que Tontonnou et Ouaouakro formaient autrefois un seul et même village, issu d’une même lignée familiale, ce qui renforce l’importance des liens historiques dans la résolution des conflits fonciers actuels. Ses propos ont été corroborés par Nanan N’Guessan Koffi, chef du village de Tontonnou, qui a insisté sur le fait que ces deux localités sont issues de deux frères, soulignant ainsi l’absence de raisons légitimes pour entretenir des querelles familiales.
En réaction, les opérateurs immobiliers présents, sous la direction de Lokossué, ont exprimé leurs préoccupations quant à l’avenir incertain de leurs projets, suspendus depuis le décès de Bohoussou, initiateur de nombreux lotissements à Tontonnou et Ouaouakro. Ils ont notamment mis en avant les difficultés liées à la régularisation et à la documentation de leurs biens, une situation qui compromet sérieusement la poursuite de leurs activités.
Notons que la Ceeci-ue joue un rôle clé dans l’accompagnement des acteurs du secteur immobilier et reste engagée dans la médiation pour une gestion apaisée des litiges fonciers.