Le gouvernement tchadien a récemment pris une mesure décisive dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles en adoptant une ordonnance qui prévoit des sanctions sévères contre les auteurs de tels actes. Cette décision a été prise à peine 72 heures après la diffusion d’une pétition en ligne lancée par la Ligue tchadienne des droits de la femme, qui exigeait des actions concrètes pour mettre fin à l’impunité des criminels et à l’inaction des autorités.
La mise en place de cette ordonnance survient après une série d’incidents choquants, dont l’agression d’une lycéenne par un commandant de la police et le meurtre d’une jeune femme par son mari dans le sud du pays. Ces événements ont suscité une réaction forte de l’État tchadien pour éradiquer ce fléau.
La ministre de la Femme et de la Petite enfance, Amina Priscille Longoh, a exprimé la fermeté du gouvernement face à ces violences. Elle a souligné que la question des droits des femmes est désormais une priorité absolue et « non négociable ». Elle a également rappelé que, pour la première fois au Tchad, une législation spécifique protège les femmes contre toutes les formes de violence.
La nouvelle législation impose des peines de prison allant de 10 à 15 ans pour toute personne reconnue coupable de viol, y compris les tentatives. Elle inclut également des mesures contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et condamne l’exploitation abusive des images des femmes dans les médias. En outre, la loi garantit que les femmes touchées par des violences, y compris psychologiques, continueront de recevoir leur salaire.
Cependant, la ministre a insisté sur l’importance de l’appropriation de cette loi par la société tchadienne. « Nous avons les textes, mais il faut que chacun comprenne et respecte cette législation », a-t-elle ajouté, soulignant que l’objectif est d’éliminer définitivement l’impunité en République du Tchad.