Depuis la diffusion, le 28 mars 2025, d’un communiqué attribué au ministère de la Fonction Publique, des rumeurs circulent sur une éventuelle suspension du mouvement de grève des syndicats du secteur Éducation-Formation, prévu les 3 et 4 avril 2025.
Selon ces informations, cette décision aurait été prise à la demande du gouvernement. Toutefois, la situation s’avère plus complexe.
Tout remonte au 21 mars 2025, date à laquelle les intersyndicales IS-MENA/METFPA ont déposé un préavis de grève. Elles réclament l’instauration d’une prime d’incitation pour les fonctionnaires du secteur Éducation-Formation ainsi que le respect des libertés syndicales.
Cette mobilisation fait suite à plusieurs mois de négociations infructueuses avec le gouvernement, malgré un premier mouvement de grève en octobre 2024. L’absence de décisions concrètes du Comité Consultatif de la Fonction Publique et le manque d’actions du comité d’experts chargé d’examiner ces revendications ont exacerbé les tensions.
Face à la détermination des syndicats, le gouvernement tente d’apaiser la situation. Le 28 mars 2025, la ministre d’État en charge de la Fonction Publique, Anne Désirée Ouloto, a convié les représentants syndicaux à une rencontre afin de discuter des revendications. Cette réunion s’est tenue dans un contexte particulier, marqué par le deuil du ministre suite au décès de son père.
Au cours des échanges, les syndicats ont réitéré leurs exigences tout en exprimant leur solidarité à la ministre. En réponse, celle-ci a sollicité une suspension du mouvement pour un mois, invoquant la nécessité de finaliser l’organisation des obsèques et de laisser le comité d’experts mener à terme ses travaux. Elle a également proposé une reprise des négociations entre le 5 et le 10 mai 2025.
Cependant, cette requête n’a pas suffi à convaincre les syndicats, qui restent inflexibles. Le 29 mars 2025, David Blé Bli, porte-parole de l’IS-MENA, a confirmé sur les réseaux sociaux que la grève prévue les 3 et 4 avril 2025, avec possibilité de reconduction, restait maintenue jusqu’à satisfaction de leurs revendications, notamment l’obtention de la prime trimestrielle d’incitation. Une déclaration qui contredit les rumeurs suggérant que la ministre aurait obtenu un report d’un mois pour résoudre la crise.