À moins de cinq mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les tensions politiques s’intensifient.
L’artiste engagé Tiken Jah Fakoly a rompu le silence pour exprimer ses craintes et appeler à la modération, alors que l’exclusion de figures de l’opposition alimente les crispations.
Dans une vidéo publiée récemment, le chanteur reggae a partagé son inquiétude face à un scénario qui, selon lui, se répète dangereusement. « Je prends la parole pour donner ma position sur l’actualité politique en Côte d’Ivoire, mon pays d’origine. Les tensions montent, et il est crucial que les leaders d’opinion s’expriment. Nous sommes attristés de voir ressurgir des crises que nous croyions derrière nous », a-t-il déclaré.
Dénonçant un « incroyable retournement de situation », Fakoly a fustigé l’attitude du pouvoir actuel : « Ceux qui gouvernent aujourd’hui ont eux-mêmes été victimes d’exclusion par le passé. Ils reproduisent pourtant les mêmes méthodes contre l’opposition ».
« Trop de sang versé »
L’artiste, connu pour ses prises de position militantes, a rappelé le lourd bilan des précédentes crises électorales. « La Côte d’Ivoire a trop souffert. Trois mille morts, toujours impunis. Même en 2020, des vies ont encore été sacrifiées sur l’autel des ambitions politiques », a-t-il déploré, appelant à rompre avec ce cycle de violences.
Prenant fait et cause pour les revendications de l’opposition, Tiken Jah Fakoly a plaidé pour une élection « libre, transparente et inclusive ». S’adressant directement au président Alassane Ouattara, il a lancé : « Si Laurent Gbagbo n’est pas autorisé à se présenter, alors le chef de l’État devrait aussi renoncer. Cela ouvrirait la voie à un renouveau politique ».