Par Diane Soro
La Côte d’Ivoire fait face à un défi en matière de santé publique en 2024 : la résurgence du VIH/SIDA, une maladie qui avait pourtant connu une baisse significative au cours de la dernière décennie.
Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), responsable de l’affaiblissement du système immunitaire, se transforme en Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA) lorsqu’il atteint un stade avancé. Ce fléau, qui avait durement frappé le pays dans les années 1990, est de retour, malgré les efforts remarquables du gouvernement ivoirien et des partenaires sanitaires.
Une lutte acharnée freinée par un retour inquiétant
Dans les années 1990, le VIH/SIDA était la première cause de mortalité chez les jeunes en Côte d’Ivoire. Cependant, grâce à des campagnes de sensibilisation intensives, des politiques de prévention efficaces et des programmes de prise en charge des personnes infectées, le taux de prévalence avait considérablement diminué. De 4,7 % en 2010, il était tombé à 1,8 % en 2023, un progrès qui avait soulevé de grands espoirs et permis d’entrevoir une victoire possible contre la maladie.
Malheureusement, en 2024, la situation a changé. Selon les dernières données du Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle (Mshpcmu), une augmentation de 40 % des cas de VIH a été constatée, en particulier chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans, avec un taux de contamination de 0,03 % au cours des dernières années dans cette tranche d’âge. Les femmes sont particulièrement touchées, représentant 63 % des nouveaux cas, contre 37 % pour les hommes. Chez les adultes âgés de 15 à 49 ans, le taux de prévalence est désormais de 1,82 %, ce qui signifie que 386 614 Ivoiriens sont actuellement porteurs du virus, avec une fréquence de contamination plus élevée chez les femmes (67 %) par rapport aux hommes (33 %).
Une nouvelle stratégie pour éradiquer la maladie
Face à cette résurgence préoccupante, le gouvernement ivoirien, en collaboration avec les professionnels de santé, intensifie ses efforts pour éradiquer le VIH/SIDA d’ici 2030. La lutte contre cette maladie nécessite une approche globale, alliant campagnes de prévention renouvelées, accès élargi aux traitements antirétroviraux, et renforcement des initiatives de dépistage, notamment chez les jeunes et les femmes, les populations les plus touchées.
Le succès de cette initiative dépend également de la mobilisation citoyenne. Une meilleure compréhension des enjeux liés au VIH/SIDA, ainsi que la responsabilisation collective dans l’adoption de comportements préventifs, sont essentielles pour freiner la propagation du virus. Le défi est grand, mais avec l’engagement continu des autorités, des professionnels de santé et des citoyens, la Côte d’Ivoire peut espérer un avenir sans VIH/SIDA.
Le chemin vers l’éradication du VIH/SIDA est encore long, mais la volonté affichée de surmonter cette nouvelle vague donne à la population ivoirienne l’espoir de voir un jour le virus disparaître définitivement du territoire.