Les rebelles syriens ont annoncé dimanche 8 décembre 2024 à la télévision d’État avoir mis fin au régime de Bachar al-Assad, forçant ce dernier, au pouvoir depuis 24 ans, à fuir après plus de 13 ans de guerre civile.
Le régime de Bachar al-Assad s’est effondré après une offensive éclair déclenchée le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie. Les forces rebelles, menées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont pris le contrôle de Damas, mettant fin à des décennies de domination du clan Assad.
Scènes de liesse et symboles renversés
Des foules en liesse ont envahi les rues de la capitale et d’autres villes du pays, célébrant la fin de cinquante ans de règne autoritaire. À Damas, le palais présidentiel a été incendié, et des résidences symboliques, notamment celle de Bachar al-Assad, ont été pillées. Des statues du président déchu et de son père, Hafez al-Assad, ont été renversées et piétinées, marquant la fin d’une ère.
Le chef des rebelles, Abou Mohammad al-Jolani, leader du HTS, est apparu dans la capitale, se recueillant sur la place des Omeyyades avant de visiter la mosquée du même nom. « La Syrie est à nous », scandaient les combattants rebelles tandis que des tirs en l’air célébraient cette victoire.
Une ère d’incertitude
La chute du régime ouvre une période d’incertitude pour un pays déchiré par une guerre civile qui a fait près d’un demi-million de morts depuis 2011. Les rebelles, tout en se félicitant de cette victoire, ont appelé à une nouvelle ère de liberté et de justice. « Après des décennies de crimes et de tyrannie, nous entamons une nouvelle histoire pour la Syrie », ont-ils déclaré.
Réactions internationales
L’événement a suscité des réactions contrastées à l’international. Emmanuel Macron a salué la fin de ce qu’il a appelé un « État de barbarie » et exhorté les Syriens à l’unité et à la réconciliation. La Turquie, acteur clé dans la région, a plaidé pour une transition pacifique, tandis qu’Israël a qualifié cette journée de « moment historique ».
Le Kremlin, principal allié de Damas, a confirmé le départ de Bachar al-Assad, précisant qu’il avait négocié sa démission pour assurer un transfert pacifique du pouvoir. Les États-Unis, par la voix de la Maison-Blanche, ont qualifié ces événements de « décisifs » pour l’avenir de la Syrie.
La déroute du régime
Face à la progression des rebelles, le régime s’est rapidement effondré. En quelques jours, les forces rebelles ont pris les grandes villes d’Alep, Hama et Homs avant d’atteindre Damas. L’armée syrienne, désorganisée et démoralisée, a abandonné ses positions. Les soldats, dépouillés de leur uniforme, ont été vus quittant précipitamment la capitale.
Une transition incertaine
Malgré cette victoire, des défis majeurs restent à relever. Le HTS, bien que victorieux, suscite des inquiétudes en raison de ses origines jihadistes. Le chef du groupe a néanmoins appelé ses troupes à respecter les institutions publiques et à éviter le chaos. Dans le sud, des forces locales ont pris le contrôle de Deraa, berceau du soulèvement de 2011, accentuant la fragmentation du pays.
Les Syriens, après treize ans de guerre et de souffrance, se tournent désormais vers l’avenir, espérant reconstruire un pays meurtri tout en évitant les pièges de l’extrémisme et de l’instabilité.