La publication de la liste des médias conformes au Code de la presse par le ministre de la Communication a suscité une vive débat eu Senegal. Sur les 380 dossiers déposés, seulement 112 ont été validés, ce qui signifie que les médias non conformes ne pourront plus imprimer ou diffuser.
Mamadou Ibra Kane, représentant du Comité des éditeurs et diffuseurs de presse, critique vivement cette sélection. Il estime que le gouvernement ne devrait pas décider de la légalité des entreprises de presse, craignant que cette mesure ne menace la liberté de la presse au Sénégal. Maimouna Ndour Faye, directrice de la chaîne 7TV, exclue de la liste, dénonce une tentative de suppression de la presse privée et envisage de porter l’affaire devant la justice pour abus de pouvoir.
Alioune Tine, du Think Tank Afrikajom Center, appelle quant à lui au dialogue et à éviter de fermer des médias. Dans un tweet, il avertit contre le risque de créer des “victimes de la démocratie”, rappelant les erreurs du régime précédent.
Le ministère de la Communication réfute toute intention politique derrière cette sélection. Le directeur de la Communication précise que certains médias ont été recalés parce qu’ils n’avaient pas soumis leur demande à temps, que leur licence d’exploitation n’était pas à jour ou qu’il leur manquait des autorisations préalables. Il souligne également que certains médias proches du pouvoir, comme les WebTV Jotna ou Xalaat, sont également absents de la liste, ce qui, selon lui, démontre l’absence de biais politique.
Les médias non enregistrés ont jusqu’au vendredi 6 décembre pour se mettre en conformité en soumettant leurs dossiers via la plateforme en ligne. Ceux qui ont été recalés attendent maintenant la notification officielle pour éventuellement compléter leur dossier.