Le secrétaire exécutif du RHDP a abordé les questions d’éligibilité, la réorganisation interne et les défis électoraux lors d’un entretien médiatique.
Le secrétaire exécutif du RHDP, Cissé Ibrahima Bacongo, a abordé dans un entretien à Fraternité Matin les enjeux juridiques et politiques entourant Tidjane Thiam, ainsi que les préparatifs du parti pour la présidentielle de 2025. Ses déclarations apportent un éclairage sur des interprétations légales et les tensions avec l’opposition.
La controverse sur l’article 48 du Code de la nationalité a été au cœur des échanges. Bacongo a reconnu avoir initialement partagé l’analyse des avocats de Tidjane Thiam, avant de souligner l’importance de la circulaire de 1963, un texte souvent omis dans les débats publics.
Tidjane Thiam et l’interprétation de la nationalité
Cissé Bacongo a clarifié sa position sur l’éligibilité de Tidjane Thiam : « Je faisais la même lecture littérale que les avocats de Monsieur Thiam ». Toutefois, il a insisté sur le rôle déterminant de la circulaire de 1963, qui encadre l’application de l’article 48. Selon lui, la radiation de Thiam relève strictement du droit, écartant toute motivation politique : « Cela dépendra de ses choix futurs, notamment s’il redevient français ».
Le responsable a rappelé que la justice n’a jamais remis en cause la nationalité d’Alassane Ouattara, un précédent cité pour souligner la séparation des champs électoral et juridique. « Le contentieux électoral ne saurait outrepasser son champ de compétence », a-t-il martelé.
Stratégie électorale et réponse à l’opposition
Depuis 2020, le RHDP se réorganise pour « gagner au premier tour » en 2025. Bacongo décrit un parti « structuré et mobilisé », face à une opposition qualifiée d’« insurrectionnelle ». Il a notamment réagi aux déclarations de Laurent Gbagbo, pointant des contradictions : « Il refuse la CEI et la liste électorale, mais affirme vouloir gagner. Comment ? ».
Sur les risques de contestation populaire, le secrétaire exécutif a averti : « Le RHDP n’a pas peur de la rue, mais veut la paix ». Il a critiqué les appels à des méthodes non légales, rappelant l’engagement du gouvernement dans le dialogue politique tout en assurant que le parti « est prêt à toute éventualité ».