Le débat sur l’avenir de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC) s’intensifie. Malgré les avertissements de l’Église catholique et l’opposition farouche de plusieurs figures politiques, l’idée d’un changement de la Constitution commence à s’imposer dans le camp du pouvoir.
Jean-Pierre Lihau, vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique et cadre du parti présidentiel UDPS, ne s’oppose pas à cette idée. Selon lui, l’actuelle Constitution contient des dispositions qui entraînent des dépenses institutionnelles élevées au détriment des investissements porteurs pour le pays. « Moi, je n’ai pas peur qu’il y ait débat comme dans d’autres pays, sous d’autres cieux, qu’il y ait éventuellement une retouche de la Constitution, une révision ou même pourquoi pas un changement. Ce n’est pas un tabou. On peut décider d’avoir une nouvelle Constitution si telle est la volonté du peuple », a-t-il déclaré.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, partage cette perspective. Il avance des arguments en faveur d’un aménagement constitutionnel pour renforcer les institutions. « On a des difficultés et le souci principal, tel que le président de la République l’a résumé, c’est d’avoir des institutions fortes. Il faut considérer que si une révision de la Constitution doit avoir lieu, elle le sera pour le bien de nos institutions et pour le bénéfice du peuple congolais », a-t-il affirmé.
Interrogé à Kisangani par un étudiant sur ses propres intentions, le président Félix Tshisekedi avait déclaré que sa personne ne comptait pas. Selon lui, un pays avec des institutions solides profitera à l’ensemble de la nation, quels que soient les individus en place.
Du côté de l’opposition, des manifestations sont prévues, bien qu’aucun calendrier n’ait été annoncé. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, le parti présidentiel, a répliqué en promettant que sa famille politique organisera également des marches pour soutenir la position du président. « Nous aussi nous allons prouver à la face du monde que nous sommes d’accord avec le président de la République pour changer cette Constitution », a-t-il déclaré.
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