Le 9 octobre 2024 à 4h30 du matin, des hommes cagoulés ont enlevé Kambou Sié, secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), de l’ex Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), maintenant connue sous le nom de Pôle pénitentiaire d’Abidjan (PPA). Selon des témoins, ils sont entrés dans l’établissement, l’ont extrait de sa cellule et l’ont emmené vers une destination inconnue sans donner d’explications à sa famille ou à ses proches.
Kambou Sié était incarcéré depuis quelques semaines, sous mandat de dépôt, pour son implication présumée dans le meurtre de Mars Aubin Deagoué, alias « Général Sorcier ». Ce dernier, un ancien membre influent de la FESCI, avait été retrouvé mort en septembre 2024 près du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Cocody, après une altercation mortelle avec des membres présumés de l’organisation estudiantine.
Cette affaire a suscité une enquête judiciaire pour assassinat et complicité d’assassinat, marquée par la mort d’un autre étudiant, Khalifa Diomandé en août. Le procureur de la République a rapidement désigné plusieurs membres de la FESCI, dont Kambou Sié, comme principaux suspects. En réponse à cette situation, le gouvernement a pris des mesures drastiques pour rétablir l’ordre dans le milieu scolaire, interdisant toute activité syndicale dans les établissements scolaires et universitaires ivoiriens.
Le siège en construction de la FESCI à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan a été détruit, un symbole de l’influence croissante de l’organisation sur le campus. Ces actions ont provoqué de vives réactions tant chez les étudiants que parmi les défenseurs des libertés syndicales. L’enlèvement de Kambou Sié, survenant dans ce contexte de tensions, a ajouté une nouvelle dimension à la crise.
Source : KOACI
Francia Kone.