Une saisie spectaculaire de quatre tonnes de café brut à Korhogo, le 8 janvier dernier, met en exergue les efforts des autorités ivoiriennes pour contrer les activités illégales qui minent l’économie nationale. Le café, dissimulé sous des cargaisons d’amidon et d’ignames dans un camion immatriculé au Mali, était destiné à une exportation illégale vers Bamako.
Un coup de filet révélateur
L’opération a permis l’arrestation de dix individus, selon un communiqué du procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Koné Braman Oumar. Une enquête a été ouverte pour corruption, exportation illégale de produits agricoles et blanchiment de capitaux. Les autorités cherchent à démanteler ce réseau, dont les ramifications s’étendent à plusieurs régions, notamment Bouaké, point de départ de la marchandise interceptée.
Des conséquences économiques alarmantes
Le trafic illégal de produits agricoles, tel que le café, constitue une menace grave pour l’économie ivoirienne. La filière café, pilier économique du pays, subit des pertes considérables en raison de ces pratiques, compromettant les efforts de développement du secteur et les revenus des petits producteurs. En rappelant les sanctions prévues par la loi pour de telles infractions, le procureur a souligné l’urgence de renforcer les contrôles et la régulation dans ce domaine.
Un enjeu de souveraineté nationale
Cette affaire illustre également les défis sécuritaires et institutionnels auxquels fait face la Côte d’Ivoire. La participation présumée d’agents publics au trafic soulève des questions sur l’intégrité des mécanismes de contrôle et la nécessité de réformes structurelles. Par ailleurs, ce type de commerce illégal affecte la réputation du pays sur la scène internationale, où il aspire à consolider son rôle de leader régional dans la production agricole.
En réponse à ces défis, des voix s’élèvent pour appeler à une collaboration accrue entre les forces de l’ordre, les autorités judiciaires, et les acteurs du secteur privé afin de mettre fin à ces pratiques. La lutte contre le trafic de café n’est pas seulement une bataille économique : elle incarne une volonté de préserver la souveraineté et l’image de la Côte d’Ivoire.
Hanniel K.