N’dri Marie Nina, commissaire générale du Festival de placali , titulaire d’un Master 2 en philosophie et actuellement étudiante à l’INFAS d’Abidjan, en formation pour devenir infirmière diplômée d’État a accordé un entretien en ligne à Vision 24 tv. Au cours de cet échange , la commissaire générale a partagé ses préoccupations concernant cette 3eme édition du festival de placali qui se tiendra au Stade d’Angré à Abidjan – Cocody, le samedi 28 juin 2025. Elle a souligné l’importance de cet évènement pour la valorisation de la culture locale et la promotion du placali, un mets traditionnel apprécié de tous .
1. Pouvez-vous nous parler du festival de placali et de son évolution depuis sa première édition ?
Le Festival de Placali est né de ma passion pour la cuisine ivoirienne traditionnelle, et plus particulièrement du placali, un plat simple mais riche en identité culturelle. L’idée était de valoriser ce mets souvent relégué au quotidien, en lui offrant une scène festive et populaire. La première édition a été lancée au sein de mon restaurant »Les Merveilles de Nina », dans un cadre familial et modeste, et la seconde également. L’objectif était de rassembler une communauté autour de nos saveurs locales.
Aujourd’hui, avec cette troisième édition, le festival prend de l’ampleur et devient un événement majeur : nous passons d’un public de 200 à 300 personnes à une ambition de 1 000 à 1 500 participants. C’est une belle évolution que nous vivons avec fierté.
2. Quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre avec cette troisième édition du festival ?
Nous avons plusieurs objectifs pour cette édition :
D’abord, renforcer la visibilité du placali comme plat emblématique et patrimoine culinaire de la Côte d’Ivoire.
Ensuite, stimuler l’économie locale en créant un espace d’échanges pour les restaurateurs, producteurs et artisans. Et enfin, rassembler les communautés autour d’un événement festif, culturel et intergénérationnel.
C’est un moment pour célébrer nos racines, notre savoir-faire et notre vivre-ensemble.
3. Quels thèmes ou activités seront mis en avant cette année ?
Cette année, nous mettons l’accent sur la diversité des recettes à base de placali et la richesse de notre cuisine traditionnelle. Au programme : des démonstrations culinaires, un concours culinaire entre restaurateurs, des animations culturelles et musicales.
4. Y a-t-il des nouveautés par rapport aux éditions précédentes ?
Oui, il y en a beaucoup.
Les deux premières éditions se sont tenues dans mon restaurant »Les Merveilles de Nina », avec une capacité d’accueil de 200 à 300 personnes. Cette année, la troisième édition se tiendra au Stade d’Angré, avec une capacité bien plus grande entre 1 000 et 1 500 participants attendus.
Nous introduisons :
Un concours culinaire réservé aux restaurateurs ayant des stands sur place. Une animation renforcée, des jeux et activités pour tous et surtout, la présence d’un jury professionnel composé de chefs cuisiniers, que nous avons mobilisés spécialement pour encadrer cette compétition.
5. Avez-vous établi des partenariats avec d’autres organisations ou artistes pour cette édition ?
Nous avons effectivement déposé plusieurs courriers à l’attention de structures, d’organismes et d’entreprises pour solliciter des partenariats et des sponsors.
Malheureusement, à ce jour, nous n’avons reçu aucun accompagnement officiel, ni de sponsors confirmés.
Concernant les artistes, nous n’avons pas établi de partenariat formel, mais nous avons des cibles précises que nous espérons mobiliser pour l’ambiance et l’animation du festival.
6. Si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?
Même si nous n’avons pas encore de partenaires officiels, nous travaillons avec plusieurs acteurs locaux très impliqués : La Fédération des Jeunes d’Angré CHU, représentée par Monsieur Touré Aboubacar, qui est membre de notre comité d’organisation, le président des jeunes de Angré Mahou Mr Samuel Ange également membre actif du comité, et Monsieur Irié Bi, président des bénévoles de Côte d’Ivoire, qui nous accompagne dans toute la logistique bénévole. C’est grâce à cette mobilisation locale que le festival prend forme malgré les défis.
7. Quel type de public espérez-vous attirer cette année ?
Nous espérons attirer un public diversifié et familial :
Des passionnés de cuisine traditionnelle, des familles venues partager un moment convivial, des jeunes, des étudiants, mais aussi des professionnels de la restauration.
Le festival est ouvert à tous, et nous souhaitons qu’il devienne un lieu de rassemblement populaire et culturel.
8. Y a-t-il des initiatives pour impliquer davantage la communauté locale ?
Oui, absolument.
Nous avons impliqué plusieurs associations et leaders communautaires dans l’organisation.
Le concours culinaire lui-même est une initiative d’intégration, car il permet aux restaurateurs et cuisiniers de valoriser leur talent devant un large public.
Nous prévoyons également des ateliers d’apprentissage pour les jeunes et des espaces d’expression pour les acteurs locaux.
9. Comment évaluez- vous l’impact du festival sur la culture locale et l’économie de la région ?
Le FestiPlacali a un impact direct sur la culture et l’économie :
Il met en lumière notre gastronomie traditionnelle, souvent oubliée dans les grands événements, il permet aux restaurateurs de générer des revenus, de se faire connaître et de fidéliser de nouveaux clients et surtout, il renforce l’identité locale et la fierté communautaire autour d’un plat qui rassemble.
10. Quels défis avez-vous rencontrés lors de l’organisation de cette édition, surtout dans le contexte actuel ?
Nous rencontrons deux grands défis majeurs :
1. La logistique, qui n’est pas encore entièrement réglée à 8 jours de l’événement.
2. Et surtout, le manque de financement, qui limite notre capacité à mobiliser les ressources nécessaires.
Nous lançons donc un appel urgent à la mobilisation, au soutien financier, matériel, moral… Pour que cette édition puisse tenir ses promesses et marquer les esprits.
11. Quel message aimeriez-vous transmettre aux participants et aux visiteurs du festival ?
Je veux dire un grand merci à tous ceux qui croient en ce projet.
Le FestiPlacali, c’est une célébration de notre culture, de notre savoir-faire et de notre fierté ivoirienne.
Je vous invite à venir nombreux, en famille, avec des amis, avec l’esprit ouvert.
C’est un moment de joie, de partage et de reconnexion avec nos racines.
12. Y a-t-il des événements spéciaux ou des invités d’honneur prévus pour cette édition ?
Oui, nous avons prévu des surprises :Des chefs professionnels comme membres du jury, des animations musicales et culturelles avec des artistes (même si nous n’avons pas encore formalisé les partenariats). Et des moments spéciaux comme les concours de cuisine et des prix pour récompenser les meilleurs talents locaux. Tout est mis en oeuvre pour que cette édition soit une édition mémorable
13. Quelles sont vos aspirations pour les futures éditions du festival de placali ?
Je rêve que le FestiPlacali devienne un événement national puis international, une véritable vitrine de notre culture culinaire. Je souhaite aussi qu’il inspire d’autres jeunes entrepreneurs, qu’il crée de l’emploi et qu’il valorise encore plus les plats africains dans leur authenticité.
Mon ambition est de porter cette vision au-delà des frontières, tout en restant ancrée dans notre terre et nos valeurs.
Interview réalisée par Mobio H