La Haute Autorité de la Communication audiovisuelle (HACA) a adressé un avertissement à France 24, l’exhortant à plus de vigilance dans le traitement de l’actualité ivoirienne.
La Haute Autorité de la Communication audiovisuelle (HACA) de Côte d’Ivoire a sanctionné la chaîne de télévision française France 24 en lui infligeant un avertissement. Cette décision fait suite à la diffusion, le 11 mars 2025, d’un reportage intitulé « Le tabou de l’immigration irrégulière« , jugé « déséquilibré et tendancieux » par l’organe régulateur des médias audiovisuels ivoiriens.
La HACA reproche à ce reportage de présenter une vision partiale de la réalité économique et sociale ivoirienne, notamment en affirmant que la croissance du pays ne bénéficie qu’à une infime partie de la population.
Dans son avertissement, la HACA a pointé plusieurs manquements dans le reportage de France 24. Elle conteste particulièrement l’affirmation selon laquelle « les retombées de la croissance économique de la Côte d’Ivoire ne profitent qu’à une toute petite partie de la population », une déclaration jugée « objectivement fausse » par l’institution.
L’organe de régulation réfute également la présentation du pays comme divisé entre une classe très riche et une classe très pauvre, sans classe moyenne, ainsi que l’affirmation selon laquelle 80 % de l’économie ivoirienne serait informelle. « Ce qui, à l’évidence, est une contrevérité absolue », a déclaré la HACA dans un avertissement adressé à la direction dudit média et consulté le 21 mars 2025 par Vision 24 Tv .
Outre ces contestations factuelles, la HACA a aussi critiqué l’approche journalistique adoptée par France 24. Selon l’institution, la journaliste Charlotte Boitieux, réalisatrice du reportage, aurait omis d’inclure le point de vue des autorités publiques ivoiriennes, se contentant de témoignages suggérant une inaction gouvernementale face à l’immigration irrégulière.
« La HACA s’étonne que la journaliste-reporter qui aurait séjourné en Côte d’Ivoire, n’ait pas jugé nécessaire, comme le commande la déontologie de sa profession, de proposer le point de vue des autorités publiques ivoiriennes », indique le communiqué officiel.
K.A