L’arrestation d’Alain Christophe Traoré, surnommé « Alino Faso », a suscité de vives réactions ces derniers jours en Côte d’Ivoire. Influenceur burkinabè et soutien affiché du régime militaire de son pays, il a été interpellé vendredi 10 janvier dernier, selon les déclarations officielles du ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly.
Une disparition signalée sur les réseaux sociaux
Tout d’abord, l’affaire a éclaté après les messages alarmants postés le 12 janvier 2025 par l’épouse d’Alain Traoré, Sena Traoré, sur Facebook. En effet, inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son mari, elle a affirmé avoir « fait le tour des commissariats de police » d’Abidjan sans succès. Elle a écrit : « Bonjour famille, toute la journée d’hier, j’ai sillonné les commissariats et gendarmeries de la ville d’Abidjan pour signaler la disparition de mon mari, Traoré Alain dit Alino Faso, espérant avoir plus de nouvelles, mais toujours sans suite. Nous avons constaté que son téléphone a été activé à deux reprises au cours de la nuit, mais toutes les communications venant de ses proches étaient rejetées. Cependant, certaines personnes influentes dans un secteur bien défini affirment avoir échangé avec lui, alors que ce n’était pas lui. J’appelle à la vigilance de tous. Seigneur, garde et protège ton fils où qu’il soit. »
Ces déclarations ont rapidement enflammé les réseaux sociaux, alimentant des rumeurs de disparition forcée.

Les clarifications du gouvernement
Ensuite, lors du Conseil des ministres tenu le mercredi 15 janvier, le ministre Amadou Coulibaly a tenu à clarifier la situation. Il a affirmé que l’arrestation d’Alain Traoré avait suivi une procédure régulière. « Toutes les interpellations se font dans les règles de l’art, et je peux vous confirmer que Monsieur Alain Traoré a été interpellé et arrêté en bonne et due forme. Aujourd’hui, il y a une procédure en cours », a-t-il précisé.
Un soutien actif au régime militaire burkinabé
Par ailleurs, Alain Traoré, opérateur économique et influenceur installé en Côte d’Ivoire, est connu pour ses liens étroits avec des groupes soutenant la junte militaire burkinabè. Selon des sources concordantes, il serait associé aux « Bataillons d’intervention rapide de la communication », une organisation informelle de sympathisants du régime de Ouagadougou, très active sur les réseaux sociaux. Ainsi, ces groupes jouent un rôle clé dans la diffusion de la propagande en faveur des militaires burkinabè, un soutien qui pourrait constituer la base des accusations portées contre lui.
Une enquête en cours
En conclusion, le ministre Amadou Coulibaly a assuré qu’aucune violation des droits de l’homme n’avait eu lieu. « Il n’y a pas d’enlèvement forcé, pas d’exécution, ni de torture. Attendons le communiqué du procureur une fois la procédure arrivée à son terme », a-t-il insisté.
Pour terminer, l’enquête en cours devrait permettre de déterminer si Alain Traoré fera l’objet de poursuites judiciaires ou s’il sera libéré. En attendant, cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre certains acteurs burkinabè et les autorités ivoiriennes, dans un contexte de relations bilatérales délicates entre les deux pays.
Hanniel Koffi